Comment j'ai perdu le plaisir d'écrire en publiant ?

Publié le 5 mars 2025 à 17:58

Ce n'est un secret pour personne : j'écris depuis mes 13ans!

Sans formation, avec mon vocabulaire quotidien et un orthographe parfois bancal. 

Mais j'aime ça. Le plaisir d'écrire à rythmer toute ma vie.

J'écris, j'imagine des histoires et soigne mes blessures en posant des mots sur mes maux.

Et un jour, poussée par mes proches et une confiance en moi exceptionnelle, ignorante de la vérité ravageuse du monde de l'édition : j'ai publié.

Naïvement et inconsciemment, je l'avoue. Sans recherche sur la ligne éditoriale ou sur la forme juridique de la maison d'édition. 

Je suis, alors, totalement surprise et ravie (comme celui de la crèche) de voir mon manuscrit accepté. 

Je suis fière de toute ces propositions positives pour publier mon roman. 

Tout de suite après, on me demande de payer. 

Je persiste dans l'ignorance en me disant que c'est certainement normal et paie.

Mon roman est publié et je me mets en tête de faire connaître ma passion pour l'écriture et mon nom, par la même occasion.

Je surmonte mes peurs et fournis mes réseaux sociaux. Je crée un site internet et participe à des salons du livre.

C'est alors que je découvre, l'envers du décor.

1- Je ne suis pas une auteure attendue. Plus personne ne lit et tout le monde écrit, ou veut le faire.

2- Les réseaux et les chroniqueurs se fichent de mon écriture. Un "j'aime" n'est absolument pas égal à un" j'achète". 

3- Personne ne se prive de me faire remarquer que je me suis faite arnaquer par ma maison d'édition et que je devrais envisager l'autoédition la prochaine fois.

4- Et c'est le plus grave : je me suis faite dévorer par le tourbillon lecture-écriture-promotion en multipliant les projets.

Résultat :

Aujourd'hui, chaque fois que j'allume mon ordinateur, je fais tout sauf écrire. 

J'ai longtemps culpabilisé et puis, j'ai compris que j'avais perdu le plaisir d'écrire en me lançant dans la publication.

Depuis que j'ai publié, je n'ai plus aucun plaisir à écrire.

Avant je pouvais imaginer que mon histoire était prenante, originale et bien écrite. Je pouvais me dire que l'écriture était mon temps, à moi, rien qu'à moi. Je pouvais rêver qu'en éditant, mon roman deviendrait un best-seller. Je pouvais tout inventer.

L'écriture n'était alors que les préliminaires de mon plaisir littéraire.

Mais maintenant, je sais.

Je suis déçue, désabusée et épuisée. La promotion, les rencontres avec les autres auteurs et la réalité ont rattrapé mon fantasme d'écriture. 

Retour à la case départ. Je me pose les questions : Vais-je continuer à publier ? Pour qui ? Pourquoi ?

Bref, après 30ans de bons et loyaux services et une seule publication, j'ai perdu le plaisir d'écrire...

 


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